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CHAPITRE 1

Un coup de sonnette retentit, Marie regarda par le judas ne reconnaissant pas la personne, elle décida de ne pas répondre. Elle décolla son oeil, recula et frôla la table près de la porte. Un second coup de sonnette retentit, elle ouvrit à contre coeur. Une jeune femme lui sourit.

Mademoiselle Marie Dulac?

Oui.

Je m'appelle Julie Page. Puis je vous parler quelques instants?

Je regrette mais je n'ai pas le temps de vous recevoir.

Je ne vends rien, la rassura Julie. Je voudrais juste vous poser quelques questions.

Quel genre de questions?

Au sujet de la maison que vous avez occupée il y a quelques mois.

Marie se figea.

Quelque chose ne va pas? Vous devriez vous asseoir, vous êtes toute pâle.

Si vous n'y voyait pas d'inconvénient, je préfèrerait que nous remettions cette conversation à plus tard effectivement, je me sens un peu lasse.

Une boisson chaude et sucrée, voilà ce qui vous faut, je m'occupe de tout.

Non, écoutez...

Cela prendra cinq minutes et vous vous sentirez mieux, où se trouve la cuisine?

Avant même d'avoir compris ce qui lui arrivait, Marie se retrouva sur le canapé de la salle de séjour, un coussin derrière la tête.

Je dois rêver, songea t-elle en se passant une main sur le front, rien de tout ça n'avait l'air réel.

Ce coup de sonnette qui l'avais arrachée à sa table de travail, cette femme plantée sur son palier, qui était maintenant en train de remuer des casseroles dans sa cuisine et qui prétendait vouloir lui poser des questions sur son ancien logement. Celui ci était pourtant un pavillon comme les autres, elle y avait vécu des moments merveilleux.

Buvez, pendant que c'est chaud.

La femme lui tendit une tasse fumante avec un sourire bienveillant. Elle la pris en essayant de contrôler le tremblement de ses mains.

Qu'est ce que c'est?

Du lait sucré avec du miel.

Elle se força à boire, elle avait horreur du lait au miel et il était trop sucré.

Julie s'était débarrassée de son manteau, ses paupières lourdement fardées luis donnaient un regard étrange, assez désagréable.

Je m'excuse, mais je n'ai pas retenu votre nom.

Julie Page. J'aime beaucoup la façon dont vous avez aménagé votre appartement, c'est votre oeuvre ou celle d'un professionnel?

Les deux, je suis décoratrice.

Vraiment? Ce doit être passionnant! Vous travaillez beaucoup?

Assez, oui.

J'adore ce tableau, c'est vous qui l'avez peint?

automne.72397.jpg

Bien sur, que je suis sotte, il y a le nom de l'artiste en bas. Vous ne voudriez pas le vendre?

Non!

Je suis prête à vous l'acheter un bon prix. Il y a quelque chose qui me touche dans cette toile. Les couleurs peut être.

Il n'est pas à vendre.

Ou alors le ciel, tourmenté et violent. Celui qui à peint cela devait être malheureux, vous ne croyez pas?

Il n'est pas à vendre. Articula Marie qui commençait à perdre patience.

C'est dommage. Tant pis, n'en parlons plus. Je ne vous ai pas contrarié, j'espère?

Elle l'observa sans un mot. Il y avait chez cette femme quelque chose qui la rebutait. Que cherchait-elle?

Je ne suis pas sûre d'avoir compris la raison de votre visite, madame.

Mais c'est vrai! je vous en ai touché deux mots, tout à l'heure, avant que vous ayez ce malaise, cela vous arrive souvent?

Non! Je vais vous demander d'être brève, j'ai du travail qui m'attend.

Bien sûr.

Julie s'installa dans un fauteuil, alluma une cigarette et tira une bouffée, le regard pensif.

Voilà, j'ai l'intention d'acheter la propriété dans laquelle vous habitiez auparavent, elle correspond tout à fait à ce que je recherche, mais...Comment vous dire? J'y ressens des mauvaises vibrations dedans.

Des mauvaises vibrations?

Oui, celà peut paraître stupide, mais je suis très réceptive aux ondes, aux bonnes comme aux mauvaises. Et à chacunes de mes visites, j'ai éprouvée une sorte d'angoisse. Comme si les mur essayaient de me dire quelque chose! J'espère que la fumée ne vous dérange pas?

Marie sentit un frisson lui parcourir le dos et se dirigea vers la fenêtre.

Je crains de ne pas bien saisir. En quoi cela me concerne t-il?

J'ai questionné le notaire et il s'avère que la maison n'a pas trouvé d'acquéreur depuis quatre ans. Votre nom a surgit dans la conversation et je n'ai pas résisté à l'envie de mener mon enquête. Il semble que vous ayez été la dernière locataire en dâte.

Marie se mordit la lèvre. La voix de Julie lui parvenait comme dans un brouillard.

...Arrivée à conclusion qu'un drame s'était déroulé dans cette maison. Si je vous disais qu'en entrant dans la salle de bain j'ai eu l'impression d'entendre une voix appellé au secours. Vous croyez aux fantômes? Marie

Non! Je ne crois pas aux fantômes! Je ne crois pas aux vibrations, bonnes ou mauvaises! et je ne crois pas que cela me concerne.

Je suis navrée. Je n'avais pas l'intention de vous bouleversé. Vous êtes si pâle, tout à coup, vous devriez vous asseoir.

Je ne suis pas pâle et je n'ai pas envie de m'asseoir!

Je suis impardonnable, vous êtes à peine remise de votre malaise et je vous ennuie avec mes histoires, j'espère que vous ne m'en voulez pas trop? Vous avez l'air si fragile.

Je ne suis pas fragile! Riposta Marie à bout de nerfs, je suis simplement fatiguée de cette conversation! Vous voulez savoir pourquoi j'ai déménagé? Trés bien, je me suis cassée la hanche dans un accident et l'escalier qui mène au premier me posait trop de problème, cela vous suffit comme explication?

Naturellement, je n'avait pas l'intention d'être indiscrète.

Marie sentit qu'elle allait exploser et ferma les yeux pour essayer de garder son sang froid.

Pourriez vous me laisser maintenant?

Bien sûr, je n'ai que trop abusé de votre temps. S'excusa Julie en mettant son manteau.

Marie la raccompagna à la porte sans chercher à cacher sa hâte de la voir partir, elle se sentit incapable de supporter sa présence une seconde de plus.

Si jamais vous changiez d'avis au sujet du tableau. Julie puisa dans son sac et lui tendit une carte de visite. Téléphonez moi à ce numéro.

Marie pris la carte décidée à en finir et ouvrit la porte.

Au revoir, madame.

Au revoir, mademoiselle, j'ai été ravie de faire votre connaissance.

Marie ferma la porte brusquement et s'appuya contre le mur. Il se passa quelques minutes avant qu'elle trouve la force de passer dans le salon. Le parfum entêtant de Julie flottait dans la pièce, elle ouvrit la fenêtre, emporta la tasse dans la cuisine et la vida dans l'évier.



28/02/2015
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